La Vienne abrite 3 espèces de Busards lors de leur période de reproduction :
- Le Busard Saint-Martin, migrateur partiel il s'observe en Vienne tout le long de l'année.
- Le Busard cendré, migrateur strict, il passe l'hiver en Afrique Sub-Saharienne.
- Le Busard des Roseaux, migrateur partiel, les individus nicheur se rapproche des marais littoraux en hiver.

Busard Saint-Martin (mâle) © Bernard Liégeois; Busard cendré (mâle) © Emile Barbelette et Busard des roseaux (femelle) © Alin Boullah - LPO

Les préoccupations autour de la conservation de ces deux espèces sont principalement dues aux menaces que représente la nidification en milieu céréalier, en conflit direct avec les travaux agricoles : en effet, au moment des moissons, les jeunes sont le plus souvent incapables de voler ; le risque de destruction par les barres de coupes des engins agricoles est alors élevé (CORBACHO et al., 1997 ; MILLON et al., 2002 ; LPO, 2017). Ainsi, depuis plus de 50 ans, la LPO Poitou-Charentes, le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres et Charente Nature, en association avec les agriculteur-ice-s, mettent en place des actions de protections de nichées de busards gris dans les parcelles agricoles. En Poitou Charentes, ce sont plus de 400 nids de Busard cendré et Saint Martin qui sont protégés chaque année.

Les prospections commencent dès le mois d’avril à l’arrivée des individus et s’étale jusqu’à l’envol des jeunes fin juillet. Les couples nicheurs sont tout d’abord repérés grâce à leurs parades caractéristiques : voltiges aériennes entre le mâle et la femelle. Souvent lors de cette parade, le mâle offre une proie à la femelle, constituant un autre indice de reproduction. La pression d’observation est alors concentrée aux abords des parcelles favorables à la nidification (blé, orges et prairies).  

Passage de proie entre un mâle et une femelle de Busard cendré © Alain Boulah - LPO

Le nid est repéré à la suite de la parade nuptiale ou du passage de proie lorsque la femelle retourne au nid. Cette dernière plonge alors à pic dans la parcelle. L’emplacement du nid est ainsi estimé par « alignement », l’observateur enregistre sa position GPS et décrit l’emplacement du nid à partir d’élément paysager. Une fois l’alignement réalisé, une visite au drone est effectuée afin de déterminer l’avancement de la nichée (stade œufs ou âge des poussins) et d’enregistrer les coordonnées précises du nid.

Si la moisson de la parcelle est prévue avant la date d’envol des jeunes (28-35 jours après l’éclosion), une protection de la nichée est alors nécessaire. Cette protection consiste à la mise en place d’un grillage de 1,5 m de hauteur autour du nid maintenue par quatre piquets, visibles de loin par l’agriculteur-ice. Le grillage est fixé au sol grâce à des sardines, permettant d’éviter une éventuelle intrusion de prédateur (renard, fouine, martre). Cette cage de protection occupe une surface de 1m², assez large pour permettre à la femelle de retourner au nid et assez réduite pour limiter le dérangement pour les agriculteur-ice-s.

Cage de protection d'une nichée de Busard cendré © Julien Curassier - LPO

Lors de l’intervention, chaque poussin fait l’objet de mesures biométriques permettant d’estimer précisément sa date d’envol et ainsi prévoir le retrait de la protection dans les plus brefs délais.

En Vienne, 5 secteurs sont suivis pour la protection des Busards. Si vous êtes intéréssé pour apporter votre aide, n'hésitez pas a nous contacter pour prendre contact avec le responsable du secteur proche de chez vous.

Coordination départementale

Cyrille Poirel
cyrille.poirel@lpo.fr

Simon Chapenoire
simonchapenoire@lpo.fr

Actions réalisées grâce aux soutien financier de :

Sources bibliographiques

CORBACHO C., SÁNCHEZ J. & SÁNCHEZ A. (1997). Breeding biology of Montagu's Harrier Circus pygargus in agricultural environments of southwest Spain; comparison with other populations in the western Palearctic. Bird Study, 44(2) : 166-175.
LPO (2017). Les Busards - Cahier technique. Ligue pour la Protection des Oiseaux et Fondation Nature et Découvertes. 56 p.
MILLON A., BOURRIOUX J.-L., RIOLS C. & BRETAGNOLLE V. (2002). Comparative breeding biology of Hen Harrier and Montagu’s Harrier: an 8-year study in north-eastern France. Ibis, 144(1): 94-105.